Béatrice Lacombe

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Critique d'Art - Agnès Duverney

« Je crois que tout a commencé quand j'ai découvert Joyce. Les
inventions stylistiques de James Joyce puis les manipulations aléatoires
de John Cage...
ses fausses routes qui deviendront œuvres chez lui; le dessin qui s'égare,
c'est aussi cela que j'aime expérimenter ».

Le chant des cigales ne gêne pas l'artiste, pas plus que le temps d'un
après-midi qui s'écoule ou la rapidité du monde. C'est la densité qui
intéresse Béatrice Lacombe, celle d'une édition de la pléiade qu'elle offre
au regard, d'un passage de prose, l'expérience d'un tableau et sa musique
aussi, les notes qu'elle va associer à ces gestes qui partent au gré du
hasard.

le temps et son contretemps,

un ordre régulier, mathématique,
et puis celui incontrôlé qui suivra,
aléatoire et singulier.

Ce geste, qui telle l'écriture de Joyce, arpente à sa façon les identités
qu'elle dessine au profit de l'impromptu vers lequel elle tend. Sortir de la
forme fixe et laisser le dessin se déployer, jouer sur le rythme autant que
sur le sens, une autre façon de renouveler la représentation.

Sur ce trait libéré, pourra se joindre la couleur, et puis les fragments de
mots qu'elle accumule en volumes, là une édition, là un jeu de
transparences, des territoires de mots isolés, un texte sacré, et puis le
vide du papier, le blanc laisse, une entreprise de déstructuration-
construction à la façon de Cage encore.

Têtes, postures, silhouettes, natures mortes, paysages, pas de surenchère,
juste l’essentiel,

l'essence, et ses variations.

Agnès Duverney

Béatrice Lacombe

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